Pour me rendre à mon bureau, j'avais acheté une auto
Une jolie traction avant qui filait comme le vent.
C'était en Juillet 39, je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois d'avoir une voiture à moi.
Mais vint septembre, et je pars pour la guerre.
Huit mois plus tard, en revenant :
Réquisition de ma onze chevaux légère
"streng verboten" provisoirement.
Pour me rendre à mon bureau alors j'achète une moto
Un joli vélomoteur faisant du quarante à l'heure.
A cheval sur mon teuf-teuf je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois de rentrer si vite chez moi.
Elle ne consommait presque pas d'essence
Mais presque pas, c'est encore trop.
Voilà qu'on me retire ma licence
J'ai dû revendre ma moto.
Pour me rendre à mon bureau alors j'me monte un vélo
Un très joli tout chromé avec une chaîne et deux clefs.
Monté sur des pneus pas neufs je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois d'avoir un vélo à moi.
G. Brassens (Paroles Jean Boyer, légère adaptation Déc's)
Et qu'avec des pièces recyclées, y compris les pneus